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Biographie

Violaine BRUDER


Photo de :  Violaine Bruder
  Violaine Bruder est née à Angers le 17 octobre 1992 et a grandi en Bretagne. Passionnée depuis toujours de lecture et d’écriture, "la Prophétie de la Terre des Mondes" est sa première saga publiée. Une saga écrite sur 12 ans, qui a connu une évolution à laquelle l’auteure ne s’attendait pas. Trilogie au départ, elle est désormais une quadrilogie.

Ses ouvrages
Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre1 par Violaine Bruder
La Prophétie de la Terre des Mondes
Livre1- L'Artéfact d'Hesmon


Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre2 par Violaine Bruder
La Prophétie de la Terre des Mondes
Livre2- Salamoéna, le pouvoir suprême


Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre3 par Violaine Bruder
La Prophétie de la Terre des Mondes
Livre3- La bataille des peuples


Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre4 par Violaine Bruder
La Prophétie de la Terre des Mondes
Livre4- Au nom de la Paix






La Prophétie de la Terre des Mondes
 VOIR >  la vidéo de présentation




I- LA PROPHÉTIE DE LA TERRE DES MONDES
Livre I
L'Artéfact d'Hesmon



  Empire d'Hesmon, Ère Troisième:

  Le jour de ses dix huit ans, Gerremi apprend qu'il n'a rien d'un Homme ordinaire.

  Il est ce que son Empire appelle "Dragon": un être humain capable de maîtriser deux éléments de la nature. Le jeune homme possède le pouvoir du Feu et de l'Eau, une combinaison improbable qui lui promet un avenir honorable.

 Comme tous les Dragons de son âge, il doit quitter son village natal et se rendre à l'école Edselor pour y développer ses dons. Mais dès le premier jour de classe, Gerremi comprend que son année ne sera pas de tout repos. Le Royaume de Morner fait planer une menace de guerre sur l'Empire d'Hesmon et convoite son mystérieux artéfact millénaire. Aux cours habituels se mêlent affaires politiques, complots et trahisons. Gerremi et ses nouveaux amis parviendront-ils à protéger leur pays de la corruption et de la convoitise de ses ennemis ?


Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre1 par Violaine Bruder

Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre1 par Violaine Bruder


Dédicaces-Médias
Les Journaux Bretons parlent du premier livre "L'Artéfact d'Hesmon" de Violaine BRUDER



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En dédicace au salon du livre de Vitré le 24 avril 2016




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En séance de dédicaces au centre Cultura de Saint-Malo 22/05/2016




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Description


Titre : La Prophétie de la Terre des Mondes - Livre1 - L'Artéfact d'Hesmon
Auteur : Violaine BRUDER
Éditeur : Sudarènes Éditions
Type : Roman
Date de parution : 10/2015,  ne : 09/2021
Langue : Française
Reliure : Fermé à la française
Format : 14,8x21 cm. (A5)
Nombre de page :  386 pages noir et blanc recto/verso
Couverture : Souple en Quadri
ISBN : 978-2-3746-4014-3







Référence : VBR01
 


Prix : 18 €




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II- LA PROPHÉTIE DE LA TERRE DES MONDES
Livre II
Salamoéna, Le pouvoir suprême



  Au cœur des prisons de la Cité d’Iris, Gerremi apprend qu’il est le porteur de Salamoéna, un pouvoir Dragon ancien qui peut rivaliser avec celui des Trophées Divins, désormais aux mains de Morner. Sa maîtrise du Feu et de l’Eau, deux éléments contraires, en est la marque. Pour contrer l’avancée maléfique du royaume ennemi, il devra rejoindre les quatre autres héritiers de Salamoéna et apprendre à développer le don mystérieux que les Dieux ont enfoui en lui à sa naissance.
  À l’aube de la guerre qui plongera l’Empire d’Hesmon et les royaumes libres de la Terre des Mondes dans les flammes, les cinq Dragons Suprêmes devront faire preuve de persévérance mais surtout d’entraide. L’appel du devoir aura-t-il raison de leurs différences ?


Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes -Livre2-  Salamoéna, le pouvoir suprême par Violaine Bruder

Photo  du livre:La Prophétie de la Terre des Mondes -Livre2-  Salamoéna, le pouvoir suprême par Violaine Bruder

Partie I Chapitre 1 Le Dragon Suprême.

 Le soir tombait sur la cité d’Iris. À travers les minces barreaux de sa cellule, Gerremi pouvait apercevoir la douce lumière orangée des derniers rayons de soleil descendre sur les murs gris de la pièce, égayant quelque peu l’atmosphère humide et lugubre de la prison.
 Une douce brise, vent d’espoir au beau milieu des ténèbres lui caressa le visage. Il huma longuement cet air frais, emprunt de liberté, tout en pensant à la vie qu’il menait quelques semaines plus tôt. Une vie normale pour un étudiant de son âge, ponctuée par le travail et les études. Enfin, presque ordinaire, car Gerremi était tout sauf un étudiant traditionnel. Il était ce que l’on nomme dans son empire un Dragon, c'est-à-dire un Homme capable d’utiliser les forces de la Nature pour se battre. Selon la légende, les Dieux eux même auraient confiés ces pouvoirs à certains Humains, réincarnant en eux la noblesse des dragons animaux de l’ancien temps.
 Mais outre ses dons exceptionnels, ce qui différenciait un Dragon humain d’un Homme ordinaire était le tatouage de lézard ailé qu’il portait sur l’épaule. Comme tous les jeunes gens porteurs de cette marque, le jour de ses dix-huit ans, Gerremi avait été inscrit dans la prestigieuse École Edselor où son année scolaire avait pris une tournure toute particulière. Les cours n’avaient pas été son unique difficulté. Le jeune Dragon avait eu affaire, à plusieurs reprises, à des espions Mornéens envoyés dans l’Empire d’Hesmon pour lui dérober le Trophée de Clairvoyance. Un présent divin qui conférait au pays qui en faisait l’usage la capacité d’anticiper tous les plans de ses ennemis.
 Durant une année entière, Gerremi et ses amis s’étaient donné pour mission de protéger l’arme de leur Empire mais ils avaient lamentablement échoué. L’ultime bataille que Gerremi avait livré contre les Mornéens dans la salle du Trophée s’était soldée par un échec. Les ennemis s’étaient emparé de l’arme hesmonnoise et les avaient capturés, lui et son ami Hugues.
 Une chose était sûre : si personne n’empêchait Morner d’activer le dernier Trophée, la Terre des Mondes serait perdue pour de bon, dévorée par la rage des flammes mornéennes.
 Une larme solitaire roula sur la joue de Gerremi. Si seulement il s’était montré moins arrogant quelques mois plus tôt, il serait probablement en compagnie de sa famille et de ses amis à l’heure qu’il était.
 Cela faisait à peine une semaine que le jeune Dragon était retenu prisonnier mais la douleur avait déjà eu raison de lui. Les fers qui retenaient ses pieds au mur et liaient ses mains entre elles étaient beaucoup trop serrés et meurtrissaient sa chair. Des plaies et des brûlures étaient apparues tout autour des menottes et, compte tenu de l’état déplorable de la prison, Gerremi craignait qu’elles puissent s’infecter.
 L’odeur nauséabonde qui régnait sur l’ensemble de la cellule n’arrangeait en rien leur condition de vie misérable.
 Chaque soir, l’ombre de la maladie les guettait d’avantage, attendant que ses victimes soient trop faibles pour embrasser leur chair.
 Lorsque le dernier rayon de soleil se perdit dans l’immensité du ciel, loin derrière les barreaux de la prison, un froid mordant telle la lame d’un poignard, vint s’abattre sur les prisonniers, les plongeant dans un abîme glacial.
 En face de Gerremi, assis sur une misérable paillasse moisie par l’humidité et soigneusement enchaîné, se tenait Jestyn Uléry, un professeur d’Alchimie à l’École Edselor. Lui aussi avait été arrêté pour s’être opposé à Morner mais bien avant Gerremi. Le jeune Dragon ignorait depuis combien de temps son professeur croupissait dans les cachots d’Iris mais il pouvait constater les ravages que la prison avait commis sur sa personne. L’homme éclatant qu’il était naguère avait laissé place à un être éteint et renfrogné. La lumière qui semblait le suivre partout où il passait avait cessé d’illuminer sa beauté. Ses cheveux blonds et sa peau mate, habituellement gorgés de soleil, étaient ternis par la saleté, son corps était décharné et même ses yeux chaleureux et assurés ne reflétaient plus que l’ombre de sa personne. À en juger les cicatrices et les ecchymoses qu’il portait au visage, on pouvait se douter qu’il avait été torturé par ses ennemis en échange de quelques informations concernant son empire.
 En le regardant ainsi défait, Gerremi ne put refouler le sentiment de culpabilité qui l’habitait. Durant toute l’année précédente, il avait soupçonné Messire Uléry de traîtrise envers l’Empire, l’accusant à tort de vouloir s’emparer du Trophée de Clairvoyance pour le livrer à Morner. À cause de ses accusations, les espions de Morner avaient eu vent des agissements du professeur d’Alchimie, visant à protéger l’Empire. Ils avaient réussi à l’attraper et, à présent, à cause de mauvais soupçons, le professeur était loin de son école et de ses proches, condamné à la torture et à la souffrance. Une chose était certaine : jamais Gerremi ne se pardonnerait son erreur. À droite du professeur, enchaîné sur une paillasse similaire, Hugues ne cessait de fixer le sol. Son visage juvénile était inondé de larmes. Il n’avait pas prononcé un seul mot depuis qu’on l’avait amené dans sa cellule et évitait soigneusement tout contact visuel avec les autres prisonniers. Lui aussi nourrissait un sentiment de culpabilité pour avoir permis à Morner de s’emparer du Trophée. Lors de la bataille dans les sous sols d’Edselor, sous la menace de ses ennemis, il n’avait eu d’autre choix que de les aider à s’emparer de l’arme Hesmonnoise. Il s’était malgré tout racheté en combattant vaillamment les Mornéens, même si tous les efforts qu’il avait déployés s’étaient montrés vains. Malgré tout ce que Gerremi avait pu dire pour lui remonter le moral, Hugues ne pouvait évincer la honte qui le rongeait. La quatrième personne qui occupait leur cellule était aussi un citoyen de l’empire d’Hesmon. Un homme que Gerremi ne connaissait que trop bien pour avoir été son camarade de classe et son ennemi. Stève Or’cannion s’était également retrouvé dans la salle du Trophée le soir de son larcin, mais par pur hasard. Il avait tout de suite été choisi comme cible par les Mornnéens et emmené captif dans la Cité d’Iris. En tant que fils d’un grand seigneur de l’Empire, sa famille serait probablement prête à payer très cher pour le revoir vivant.
 Habituellement fanfaron et dédaigneux, Stève n’était à présent que l’ombre de lui-même. Consumé par la peur, le nombre incalculable de pouvoirs qu’il avait tenté d’utiliser pour briser ses fers au cours de ses premiers jours d’emprisonnement l’avaient vidé de toutes ses forces. Si Messire Uléry ne l’avait pas empêché de lancer plus d’attaques en lui expliquant pour la énième fois que leurs menottes étaient ensorcelées contre les Mages et les Dragons, que plus ils lançaient de sorts, plus elles absorbaient leur énergie ; il serait probablement mort à l’heure qu’il était. La maladie, la faim et la soif auraient eu raison de son corps affaibli.
 Depuis la remarque de son professeur, Stève était devenu muet et léthargique. Gerremi se tourna et se retourna sur lui-même, essayant de trouver une position qui ne soit pas trop inconfortable pour dormir, mais c’était peine perdue. Ses membres étaient sans cesse tiraillés par la pression des fers sur sa peau. En voulant se décaler vers la droite – là où la paille était légèrement plus épaisse, il tira un peu trop fort sur son bras gauche, qui émit un craquement sonore. Une grimace douloureuse s’étala sur son visage, suivie d’un glapissement de chien battu, qui tira aussitôt Hugues de ses rêveries.
 – Qu’est ce qui se passe ? hurla-t-il.
 – Ce n’est rien, Hugues, maugréa Gerremi, juste une douleur dans le bras gauche.
 Le jeune paysan regarda autour de lui avant de se recroqueviller de nouveau sur lui-même, comme pour se protéger de la dure réalité. Un reniflement sonore indiqua au jeune Dragon que son ami avait recommencé à pleurer. – Ne t’inquiète pas, lui glissa-t-il, l’Empire va nous envoyer des secours. J’ai réussi à entrer en contact avec Enendel grâce à mon troisième signe. Je lui ai dit de prévenir la directrice, elle fera tout pour nous sortir de là. Et puis je sais que Séléna parviendra à convaincre des hommes de venir nous libérer. Il faut que tu gardes espoir et que tu sois fort, tout n’est plus qu’une question de temps.
 Hugues acquiesça sans grande conviction. Même si une partie de son âme voulait croire aux paroles réconfortantes de Gerremi, il savait, au fond de lui-même, que personne ne viendrait de sitôt. Ou pire encore… son ami était entré en contact télépathique avec Enendel quelques jours plus tôt. À tous les coups, il était déjà en route pour venir les libérer accompagné d’Alissa, d’Erenor et de Séléna. Si le jeune homme avait trouvé cette idée brillante au départ, il avait complètement changé d’avis : pénétrer à Iris serait la dernière erreur que ses amis commettraient.
Hugues jeta un bref coup d’œil à Messire Uléry. À en juger la façon dont il foudroyait Gerremi du regard, il pensait exactement à la même chose. Le fils Téjar s’efforça de soutenir le regard de son professeur pour lui montrer qu’il ne partageait en rien son point de vue. Lui aussi craignait que ses amis viennent eux même le délivrer mais son message télépathique avait été très clair : il leur avait clairement ordonné de rester dans l’empire et de se contenter d’envoyer des alliés pour les sauver. Si Enendel avait un tant soit peu de bon sens – ce dont Gerremi ne doutait pas –, il saurait qu’un voyage dans la cité d’Iris pourrait leur être fatal. Et puis, il y avait Séléna, la fille de l’Empereur, jamais le jeune Elfe ne pourrait se permettre de lui faire courir le moindre risque.
 Lorsque la nuit tomba sur la cellule glaciale, les prisonniers eurent droit à de la visite.
 – L’heure du repas !
 Un gant d’acier souleva une petite trappe dessinée dans le bois de la porte et fit glisser à l’intérieur un maigre plateau sur lequel étaient disposés quatre bols remplis de bouillie jaunâtre, un pichet d’eau et quatre miches de pains de la taille d’une main d’enfant. Un repas bien trop maigre pour soulager la douleur de la faim.
 Messire Uléry, situé le plus près de l’entrée attrapa le plateau en prenant soin de ne rien reverser et donna un bol et une miche de pain à chaque prisonnier. Lorsqu’il découvrit le contenu de son assiette, Gerremi eut un mouvement de recul, puis une grimace de dégoût s’étendit sur son visage. L’épaisse pâte jaune, qui semblait être de la purée, était parsemée de morceaux de viande faisandée. De temps à autre, on pouvait apercevoir de petits corps bruns que le jeune Dragon identifia, avec horreur, comme des cafards.
 La cuisine semblait s’être surpassée aujourd’hui. Le plat paraissait encore moins appétissant que les bouillies qu’ils avaient l’habitude de leur servir. Malgré l’aspect repoussant de la mixture, l’estomac de Gerremi cria famine et il se força à avaler le contenu de son bol. Le goût amer provoqué par la viande et les cafards était infâme mais le jeune homme savait que s’il ne mangeait rien, il garderait l’estomac vide jusqu’au lendemain soir et finirait sûrement par mourir de froid dans le courant de la nuit.
 – Quel repas immonde, se plaignit Stève, même dans les prisons de notre empire on ne traite pas les prisonniers de cette façon! Jamais je n’aurais imaginé être obligé de manger un repas qu’on ne donnerait même pas à des chiens. Tu as de la chance Hugues, cela ne doit pas te changer de d’habitude.
 Tous les yeux se braquèrent sur lui. C’était la première fois qu’il prononçait un mot depuis quatre jours mais ces simples paroles suffirent à irriter l’ensemble de la cellule. Au moins, permirent-ils à Hugues de sortir de sa torpeur.
 – Retire ce que tu as dit, bâtard ! hurla-t-il.
 Un ricanement sonore se fit entendre dans la cellule et Stève rétorqua d’une voix mauvaise :
 – Je ne fais que souligner la vérité, mon cher paysan.
 Un cliquetis de chaînes indiqua qu’Hugues tentait de se débattre férocement pour envoyer un coup de pied vers son ennemi.
 – Tais-toi ! Sinon je te jure que si on sort d’ici je te tue !
 – Vraiment ? Tu crois que, toi, un paysan de bas étage pourrait me battre ? Laisse moi rire ! Et même si tu y arrivais, tu aurais à répondre de tes actes devant mon père. Je tiens à vous rappeler qu’il est l’Intendant de la cité d’Ornégat et un ami personnel de la famille impériale…
 – Silence !
 Tout le monde sursauta au son de cette voix rauque, abîmée mais remplie d’autorité et de fermeté. Messire Uléry venait de se lever sur sa paillasse. Gerremi put alors constater à quel point son séjour en prison l’avait affaibli. Il avait les jambes frêles et peu habiles, ses vêtements maculés de crasse pendaient misérablement sur son corps rachitique. – Je ne veux plus vous entendre vous disputer ! Nous sommes tous les quatre des citoyens d’Hesmon, nous sommes du même peuple. Ce sont les Mornéens que nous combattons et si nous voulons avoir une chance de leur résister, nous devons nous entre aider. Alors maintenant vous allez vous taire et faire équipe, autrement c’est la mort assurée ! Tout le monde se tut, laissant planer un silence pesant sur l’ensemble de la cellule. Stève baissa le regard et plongea ses mains dans l’affreuse bouillie jaunâtre pour la porter à sa bouche.
Personne ne prononça un mot durant tout le reste de la soirée, ni même au cours de la nuit. Aucun prisonnier ne prêta non plus attention au petit groupe de rats venu manger les restes du repas de la veille. Tous avaient appris à s’habituer à la présence des rongeurs, qui faisaient partie du paysage quotidien de la prison.
 Le lendemain matin, la pièce lugubre se réveilla à la lueur des premiers rayons de soleil. Comme d’habitude, tous avaient passé une nuit épouvantable sur leurs paillasses crasseuses. Gerremi avait les muscles assaillis par les courbatures, sans parler de l’odeur nauséabonde qui s’échappait de ses habits poisseux. Cela faisait maintenant cinq jours qu’il n’avait pas eu l’occasion de se laver ou d’enlever ses vêtements et il était contraint d’assister, impuissant, à l’amoncellement de la crasse sur son corps. Aux alentours de midi, lorsque le soleil réchauffa considérablement la cellule, on vint tambouriner à leur porte. Quatre soldats vêtus d’une épaisse cuirasse sur laquelle était gravé un cerf, entrèrent. Leur casque laissait entrevoir un regard fourbe et méprisant, qui ne présageait rien de bon.
 Le plus grand des soldats s’avança vers Gerremi et lui enleva ses chaînes. Aussitôt, les trois autres pointèrent leurs épées vers le jeune Dragon. – Avance ! Notre bourreau meurt d’envie de faire ta connaissance. Un frisson parcouru l’échine de Gerremi lorsqu’il entendit le mot « bourreau » et ses jambes flageolantes devinrent aussi lourdes que du plomb, comme si elles refusaient de mener leur porteur à une torture certaine. Cependant, un puissant coup de pied porté sur son séant le força à poursuivre son chemin.
Il s’apprêtait à franchir le seuil de sa cellule lorsqu’un violent cliquetis de chaînes résonna en écho contre les murs poisseux. Messire Uléry se tenait debout sur sa paillasse, le visage empourpré de colère. – Laissez-le tranquille ! Ce n’est qu’un adolescent de dix-huit ans. Il ne sait rien du tout à propos de notre Empire ! Il ne vous sera d’aucune utilité. Je vous en prie, ne l’emmenez pas à l’interrogatoire, vous n’en tirerez rien.
– Silence ! hurla un soldat en frappant violemment la tempe du professeur avec le plat de son épée. Messire Uléry poussa un cri de douleur et s’effondra sur sa paillasse. Un filet de sang apparut au niveau de l’impact et se déversa sur son visage. En voyant son professeur s’affaisser, Hugues poussa un glapissement et Stève se mit à pleurer de terreur. Gerremi, pour sa part, était paralysé de la tête aux pieds. Rapidement, l’air manqua à ses poumons, son cœur s’emballa et une panique incontrôlable s’empara de son esprit.
 « Je vais mourir », songea-t-il avec terreur. Un coup de pied porté dans son dos l’arracha à sa crise de tétanie et le fit tomber en avant. Gerremi respira à s’en décrocher le diaphragme tandis qu’une douleur intense se répercutait en écho dans tout son corps.
 Sans même lui laisser le temps de se remettre de ses émotions, un soldat l’attrapa par les cheveux et le remit debout violemment.
 – Avance !
 Gerremi et ses geôliers parcoururent un dédale de couloirs humides jusqu’à atteindre un escalier de pierre menant directement à une lourde porte cloutée.
 Le jeune Dragon eut un haut le cœur. Il pouvait presque sentir l’odeur du sang et de chair putréfiée à travers le panneau. Il dut faire un effort considérable pour ne pas recracher le maigre repas de la veille.
 Il savait pertinemment que dans quelques secondes, il vivrait sans doute les pires instants de sa vie et ce sentiment l’oppressa jusqu’au plus profond de son être. Il pensa un instant à tous les romans d’aventure qu’il avait lus, dans lesquels les héros enduraient maintes tortures en échange de précieuses informations concernant leurs missions. À chaque fois ces êtres de fictions souffraient avec courage et dignité et ils parvenaient toujours à garder le silence, malgré tout le mal qu’ils subissaient. Gerremi se demanda s’il saurait lui aussi résister à ses bourreaux ou s’il leur révèlerait tout ce qu’il savait dès les premières douleurs. Lorsque la porte s’ouvrit, le jeune Dragon crut qu’il allait défaillir. De toute sa vie, il n’avait jamais eu l’occasion de pénétrer dans un lieu aussi terrifiant.



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Titre : La Prophétie de la Terre des Mondes -Livre2- Salamoéna, le pouvoir suprême
Auteur : Violaine BRUDER
Éditeur : Sudarènes Éditions
Type : Roman
Date de parution : 10/2017
Langue : Française
Reliure : Fermé à la française
Format : 14,8x21 cm. (A5)
Nombre de page :  484 pages en bouffant noir et blanc recto/verso
Couverture : Souple en Quadri
ISBN : 978-2-37464-088-4







Référence : VBR02
 


Prix : 22 €




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